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Libération

Pression sur Aung San Suu KyiLa prix Nobel birmane a été assignée à résidence à Rangoon

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publié le 25 octobre 1996 à 0h05

Bangkok, de notre correspondant

La dirigeante de l'oppposition birmane et prix Nobel de la paix 1991, Aung San Suu Kyi, a été assignée de facto à résidence depuis mardi, ont indiqué hier ses proches. La junte militaire au pouvoir, le Slorc (Conseil d'Etat pour la restauration de la loi et de l'ordre), lui a «conseillé» de rester chez elle, afin de l'empêcher de rencontrer les étudiants qui avaient manifesté mardi dans l'enceinte de l'université de Rangoon. Un responsable du Slorc a cependant précisé qu'il s'agissait d'une restriction temporaire, et non pas d'une assignation à résidence surveillée officielle. Aung San Suu Kyi avait été assignée, une première fois, à résidence surveillée à Rangoon pendant près de six années et remise en liberté en juillet 1995.

Pour l'heure, l'entrée de sa résidence n'est pas surveillée, et Aung San Suu Kyi peut sortir en ville à tout moment. Mais la dissidente prend au sérieux les «conseils» du Slorc et reste chez elle pour éviter toute provocation, explique l'un de ses proches. Tout a été mis en place pour isoler la prix Nobel birmane de la population, s'accordent à dire des observateurs. Son téléphone est coupé depuis quatre semaines. L'accès à sa résidence, au 54, University Avenue, est bloqué par des barricades pour empêcher les rassemblements de militants prodémocratiques devant chez elle. Des milliers de Birmans défilaient régulièrement chaque week-end devant le domicile d'Aung San Suu Kyi pour lui signifier leur soutien dans son combat p