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Libération

Wang Dan au goulag pour l'exempleL'ancien leader du printemps de Pékin condamné à onze ans de prison.

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publié le 31 octobre 1996 à 23h48

La chape de plomb vient de retomber sur la dissidence chinoise. Wang

Dan, l'ancien leader étudiant du mouvement de Tian Anmen, a été renvoyé hier pour onze ans au goulag. Agé de 27 ans, l'ancien étudiant en histoire de l'université de Pékin (Beida), qui figurait en tête de liste des étudiants les plus recherchés par la police politique après la répression du «printemps démocratique» de 1989, a déjà passé près de six ans dans les geôles chinoises.

La cour du premier tribunal intermédiaire de Pékin a condamné Wang Dan pour «conspiration visant à renverser le gouvernement chinois». L'audience a duré quatre heures. La défense était assurée par la mère de Wang Dan, Wang Lingyun, 61 ans, conservateur de musée, et un avocat plus officiel. «Wang Dan a pu développer lui-même ses arguments et il s'exprimait d'une manière très structurée», a rapporté sa mère, interrogée dans l'après-midi par téléphone.

Wang Dan, qui a plaidé non-coupable, a décidé d'utiliser tous ses recours légaux en faisant appel, mais les experts sont des plus sceptiques quant à l'efficacité de cette démarche. Les verdicts dans ce type de procès politiques, malgré quelques apparences de respect des procédures juridiques, sont décidés à l'avance en haut lieu.

Ainsi, en dépit de l'annonce d'un jugement «public», les portes du tribunal sont restées hermétiquement closes aux observateurs extérieurs. Plus de 200 policiers, en civil et en uniforme, isolaient l'ensemble du pâté de maisons encadrant le tribunal, empêchant les