Le blitz dans l'est du Zaïre a atteint hier Goma, la capitale
régionale, provoquant la fuite de plus de 300 000 réfugiés supplémentaires et l'évacuation du personnel humanitaire, 101 expatriés des Nations unies et d'organisations non-gouvernementales (ONG), les derniers à être présents dans la région. Après l'attaque de l'aéroport par un «commando armé» à l'aube, des tirs à l'arme lourde de l'armée zaïroise en direction de la frontière rwandaise, éloignée seulement de quelques kilomètres, se sont poursuivis hier à Goma toute la journée. L'attaque, dans la nuit de jeudi, de deux camps situés à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville a mis en fuite 320 000 réfugiés tentant de gagner le site de Mugunga, à l'ouest de Goma, où s'entassent déjà 400 000 Hutus. Au total, quelque 750000 réfugiés autour de Goma et, dans tout l'est du Zaïre, plus d'un million sont désormais sans assistance.
L'identité des «rebelles» aux prises avec l'armée zaïroise continue à faire l'objet d'une polémique entre le Zaïre, qui se déclare victime d'une «agression», et le Rwanda qui, mettant en avant les Banyamulenges, des Tutsis installés dans l'est du Zaïre depuis des générations, nie toute «implication». Ainsi hier soir, le ministre de la Défense zaïrois affirmait que quinze bataillons rwandais, soit environ 10000 hommes équipés «d'un armement adéquat» venaient d'être déployés le long de la frontière.
Par la voix du chef de sa diplomatie, la France plus tôt dans la journée a pris position. «Dés