Montana, envoyé spécial
«Don't californicate Montana!...» L'autocollant trône derrière le bar du Silver Dollar Saloon à Ennis d'où il conseille aux «envahisseurs» venus de la côte Ouest de ne pas fricoter avec la terre du lieu. «Ils pensent tout savoir mieux que nous. Mais ici la vie est dure et on a pas grand-chose à faire de leurs soi-disant bonnes idées pour améliorer notre ordinaire», résume Jason, un natif du coin qui travaille dans un ranch de la vallée. Ses voisins un chauffeur routier et un employé d'une station-service acquiescent. «Sûr, ce n'est qu'un début. Après ce coup-là, ils s'en prendront au port d'armes! Oui, dieu sait ce qu'ils iront inventer.» Mines d'or. Pourtant, même ici, dans cette vallée qu'on pourrait croire perdue dans un autre temps, cette méfiance à l'égard de la suffisance citadine n'est pas unanime: Chris qui travaille dans la boutique voisine d'articles de pêche, pense par exemple qu'«ils» ont raison de vouloir défendre la qualité de l'eau des rivières. «C'est un bon combat que trop de monde ici se serait, sans eux, refusé à mener.» Cette initiative soumise mardi à référendum dans le Montana imposerait, si elle était adoptée, de nouvelles contraintes aux responsables des mines d'or en matière de qualité d'eau. Et ici, à la veille de l'élection, bien plus que la bataille présidentielle, c'est l'issue de ce référendum qui alimente les conversations. Elle symbolise la fracture profonde qui divise le Montana. D'un côté ceux qui sont prêts à sa