Bloomington (Minnesota), envoyé spécial
«The Mall». Le visage se déforme dans une grimace peu seyante. Bouche bien ouverte. Choisir quelque part entre le a et le o avec un w pour donner le mouvement de la mâchoire. Et ne pas se planter. C'est que le lieu est plus qu'un lieu et le mot plus qu'un mot. Plus que ne pourrait le suggérer la traduction: Shopping Mall. Centre commercial. Pas une agglomération digne de ce nom qui ne compte «son» Mall. La majorité des centres-villes sont morts ou moribonds: il faut oublier d'autres mots, DownTown, Main Street, bazar" Aujourd'hui, tout est là. Bienvenue au Mall of America: le Mall des Mall, le temple de la consommation. «J'ai vu beaucoup de très bons Mall, mais celui-là c'est vraiment le meilleur», s'ébahit Jennifer Teeter, qui habite à 30 miles et vient tous les week-ends dans ce centre aux 520 magasins. Ils sont tous là: près de deux cents boutiques de fringues, sous-vêtements, survêtements, cravates, chapeaux et tee-shirts, Disney store et des dizaines de boutiques de cadeaux. A l'approche des fêtes, on vient de partout: 23 avions charters affrétés par Northwest Airlines sont attendus d'ici fin décembre. Sylvester Stallone (coactionnaire du Planet Hollywood installé au quatrième étage) en a même parlé comme l'une des «huit merveilles du monde».
Le centre de l'Amérique.Ici, tout est plus grand qu'ailleurs: le Mall of America accueille chaque année plus de monde que DisneyWorld et le Grand Canyon réunis. Montant total des achats: 700 mi