L'heure est à l'intervention, humanitaire ou militaro-humanitaire.
Hier, pour répondre au «tollé général de la communauté internationale», l'autoproclamé chef de la «rébellion» dans l'est du Zaïre, Laurent-Désiré Kabila, a annoncé que ses combattants tutsis respecteraient un «cessez-le-feu unilatéral pendant trois semaines» afin de permettre «le retour au pays des réfugiés», 1,2 million de Hutus rwandais et burundais chassés par les combats vers l'intérieur du Zaïre. Hier également, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la France a réclamé «la tenue sans délai» d'une réunion de concertation des puissances occidentales, des Nations unies et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour décider des «moyens appropriés» d'une «sécurisation» des provinces orientales du Zaïre. Cette proposition d'une intervention militaro-humanitaire, mandatée par la communauté internationale, a été soutenue dans la journée par l'Espagne, la Belgique promettant son aide «logistique et financière», la Grande-Bretagne attendant «plus de détails» avant d'envisager un engagement militaire, qui paraissait également exclu vu de Bonn. Enfin, hier après-midi, le maréchal-président Mobutu, en convalescence à Lausanne depuis son opération de la prostate fin août, a quitté la Suisse rejoignant, dans un avion privé, Nice où il possède une propriété. Là encore, il s'agissait d'avoir les coudées franches pour intervenir: le «visa humanitaire» que les autorités suisses avaient octroyé au présid