Kigali envoyée spéciale
Sergio Vieira de Mello a quitté hier Kigali, où il a rencontré le vice-président et ministre de la Défense Paul Kagame. Il sera aujourd'hui à Kinshasa pour poursuivre la mission d'information et de médiation dont l'a chargé Sadako Ogata, le haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés.
Avez-vous discuté d'un plan d'urgence avec Paul Kagame? Je ne suis pas venu à Kigali avec une solution toute faite. Nous avons d'abord besoin d'avoir accès aux réfugiés. Le cessez-le-feu en était la condition. L'étape suivante est l'organisation du rapatriement. Les réfugiés doivent rentrer. Cet exil a duré trop longtemps.
Vous étiez déjà là il y a cinq semaines. Ce désastre n'était-il pas prévisible? Les indices étaient là depuis longtemps. La présence statique de centaines de milliers de réfugiés aux frontières ne pouvait que provoquer une catastrophe, ça crevait les yeux. Mais, vous savez, le HCR ne prend pas de décisions seul, il le fait en concertation avec le pays d'asile et les pays donateurs.
Certains au Rwanda, comme le ministre des Affaires étrangères, souhaitent que les réfugiés ne soient pas assistés pour les forcer à rentrer... On ne rapatrie pas les morts. L'assistance des personnes en danger est la priorité, et Paul Kagame vient de me donner son accord sur ce point.
Le HCR prône le rapatriement volontaire. Ne craignez-vous pas la constitution de nouveaux camps d'irréductibles autour des forces armées de l'ancien régime rwandais? Nous l'avons envisagée. Mais le H