Washington envoyé spécial
Au lendemain de la large victoire, mardi, de Bill Clinton, un véritable bouleversement de l'équipe gouvernementale américaine se dessine. On apprenait hier les démissions (effectives au lendemain de l'investiture le 20 janvier) de plusieurs piliers de l'équipe sortante, le secrétaire d'Etat Warren Christopher, le secrétaire au Commerce Mickey Kantor, et le secrétaire à la défense William Perry. Le titulaire de la Justice, Janet Reno, est également cité parmi les partants. Pour les remplacer, on cite généralement le nom de l'ambassadeur à l'ONU, Madeleine Albright, pour le département d'Etat, et celui du directeur de la CIA, John Deutch, pour la Défense. Certaines rumeurs, à Washington, font même état de l'entrée de républicains dans l'équipe du président démocrate.
Le président américain est en tout cas devenu le premier démocrate à être réélu pour un second mandat depuis Franklin Delano Roosevelt, il y a soixante ans, et il a mobilisé, avec 50% des suffrages, plus de voix qu'il ne l'avait fait il y a quatre ans (43%). Clinton l'a emporté dans 31 Etats (sur 50), et il recueillera les suffrages de 379 «grands électeurs», contre 159 à Bob Dole, qui a obtenu 41% des suffrages. Mais Clinton va passer deux ans de présidence à guerroyer avec un Congrès toujours républicain, malgré quelques succès comme dans le Massachusetts, le New Jersey, ou la Géorgie, où un démocrate conserve le siège laissé par le poids lourd du parti, Sam Nunn. Dans l'ensemble, les rép