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Libération

Chine: la mort pour un «fils de prince» La lutte anticorruption frappe un proche de Deng , condamné avec sursis.

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publié le 9 novembre 1996 à 1h49

Pékin de notre correspondante

Alors que se profile le XVe congrès du Parti communiste, qui devrait marquer ­ à l'automne prochain ­ une étape importante de la transition politique en Chine, les grandes manoeuvres pour le contrôle de la municipalité de Pékin s'intensifient.

Le fils de l'ancien patron des aciéries de la capitale (Shougang), Zhou Beifang, a été condamné à mort avec sursis, a appris Libération vendredi de sources chinoises bien informées. Il s'agit de la sanction la plus grave, depuis la révolution culturelle (1966-1976), imposée à un «fils de prince», le surnom donné aux enfants des hauts cadres du Parti, généralement protégés par leur clan. D'après les usages en cours, le sursis de Zhou Beifang devrait se commuer au bout de deux années en rétention à perpétuité.

Un porte-parole du ministère de la Justice, interrogé par l'AFP, a affirmé «ne pas être au courant» de cette condamnation, mais des employés des aciéries Shougang, où la famille Zhou régnait en maître depuis plus de vingt ans, ont confirmé avoir été informés voilà quelques jours de la lourde sanction, survenue fin octobre (sans doute le 24 octobre), mais ils avaient reçu consigne de ne pas l'ébruiter.

Zhou Beifang avait été épinglé dans le cadre de l'opération «mains propres» de lutte anti-corruption lancée début 1995 par l'«héritier désigné» du régime, le président de la République, Jiang Zemin, qui cumule également les fonctions de chef du Parti et de l'armée. Zhou Beifang avait probablement été impliqué