A trois semaines du référendum initié par le président Liamine
Zeroual et alors que les attentats se multiplient en Algérie, une trentaine de personnalités, essentiellement du FLN et du FFS ( deux des trois principaux partis), ont lancé samedi un «appel à la paix», demandant l'arrêt de toutes les violences et mettant en cause la politique du gouvernement. Soutenu dimanche soir par un dirigeant du FIS (Front islamiste du salut, interdit), cette initiative a été vivement critiquée lundi par la majorité de la presse nationale. En apparence, il n'y a là rien de vraiment surprenant. Il semblerait même que, un an et demi plus tard, se joue une reprise du «contrat national de Sant'Egidio», où les mêmes acteurs (FLN, FFS, FIS) avaient paraphé un texte sensiblement comparable à l'«appel à la paix», provoquant alors les mêmes huées. Mais l'obstination des uns et des autres cache de subtiles avancées. En janvier 1995, le contrat de Sant'Egidio avait brisé un tabou: pour la première fois, au nom de la réconciliation nationale, des personnalités politiques s'asseyaient à la même table que le FIS, accusé d'être à l'origine d'une partie des attentats, par l'intermédiaire de sa branche armée, l'AIS. Le fait que le texte final ait, à l'époque, été élaboré et signé à Rome, avait servi de levier aux critiques: la presse privée et tous les opposants à un quelconque dialogue avec les islamistes avaient notamment parlé d'une initiative d'Algériens de l'extérieur, considérés comme «à l'abri», que