Höfn envoyé spécial
Etonnante, cette nature islandaise qui ne se suffit pas d'être indomptable mais qui plus est se veut imprévisible. La vision qu'elle offre depuis quelques jours aux abords du glacier Vatnajökull est saisissante. Le désert du Skeidara, étroite bande de terre entre le glacier et l'océan, est recouvert par des boues noires, de roches et autres gravats emportés par la crue. D'imposants icebergs détachés du glacier sous la violence des eaux balisent la bande côtière comme pour indiquer la direction de l'océan. Certains, de plus de dix mètres de haut, ce sont figés sur la plage de sable noirâtre.
Bilan provisoire. Une semaine après la gigantesque crue qui a déferlé sur la côte sud, alors que le glacier semble avoir retrouvé un calme précaire, l'heure du bilan est arrivé. Un bilan somme toute provisoire tant les scientifiques se refusent à garantir que tout est terminé. La petite histoire qui fait sourire les Islandais, toujours enclins à railler leurs responsables politiques, raconte d'ailleurs que la sécurité civile a vivement recommandé au gouvernement, constitué de seulement treize ministres, d'affréter au moins deux avions pour se rendre sur place. Utile précaution pour éviter le vide au sommet de l'Etat, en cas d'éruption volcanique surprise, ainsi que cela s'est déjà produit mercredi quand le ministre des Finances est allé évaluer les dégâts au pied du glacier. Les autorités ont, en outre, demandé aux marins-pêcheurs de ne pas s'approcher des côtes, la viol