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Libération

Total: visite guidée en Birmanie Un voyage de presse très encadré sur le chantier de l'oléoduc .

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publié le 15 novembre 1996 à 1h31

Tenasserim, Birmanie

envoyé spécial A Daminseik, la misère saute aux yeux. Quelques cocotiers et une centaine de paillotes sur pilotis plantées à quelques mètres de la mer. Les hommes ont le visage osseux et la peau brûlée par le soleil. Les enfants ont le ventre gonflé. Le poisson est séché à même le sol. Partout, des nuées de mouches. Tout espoir, cependant, n'est pas perdu, si l'on en croit Total, car Daminseik vit justement aujourd'hui à l'heure de Total, qui s'est installé dans le Tenasserim, au sud de la Birmanie, pour construire un gazoduc de 415 kilomètres reliant un gisement off-shore à la Thaïlande. La clinique a été «offerte par Total», indique un panneau rouge à l'entrée. Idem pour l'école et les toilettes publiques. La route d'accès au village a été rénovée par Total. Des poteaux électriques ont été installés par Total, ce qui permet désormais au village d'être éclairé et d'avoir son premier magnétoscope. Voyage de presse. Total a invité pour la première fois, lundi dernier, une dizaine de journalistes sur son chantier. Ce voyage de presse, réglé comme une horloge, intervient un mois après la publication en France d'un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) dénonçant l'investissement de Total en Birmanie. Selon la FIDH, le projet «apporte un soutien moral implicite» et «un soutien économique à court, moyen et long terme» au Slorc (Conseil d'Etat pour la restauration de l'ordre et de la loi), la junte birmane au pouvoir.