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Libération

La sonde russe Mars 96 se perdL'engin d'exploration devrait bientôt retomber sur la terre.

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publié le 18 novembre 1996 à 1h23

«C'est une tragédie», a dit la télé privée russe NTV. «C'est une

catastrophe», répondaient hier en écho les scientifiques français. Il n'y avait pas de cosmonautes à bord de la sonde russe Mars 96, qui a décollé samedi à 21h48 (heure de Paris) du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan). Il n'empêche, la perte dans l'espace de l'énorme sonde de 6,8 tonnes ­ avec une fantastique panoplie de 25 instruments scientifiques ­ qui devait aller explorer la planète Mars est un des plus gros coups portés au spatial et à l'astronomie ces dernières années. «Ce qu'on a perdu là, c'est un trésor technologique. J'enrage» , s'étranglait hier le spécialiste français Jean-Pierre Bibring (Institut d'astrophysique spatiale, Orsay). Tout avait pourtant bien commencé. Proton, avait parfaitement décollé pour propulser la sonde, qui devait d'abord faire un tour de Terre avant d'échapper définitivement à l'attraction de notre planète. A Paris, quelques-uns des scientifiques français (1) réunis au siège du Cnes (agence française de l'espace) commençaient à «faire la fête», raconte Jean-Pierre Pommereau (CNRS). Et puis, la mauvaise nouvelle est arrivée d'Evpatoria, en Crimée, où une grande antenne aurait dû recevoir, après trois quarts d'orbite terrestre, un premier «bon» signe de la sonde.Or, rien, une heure et quart après le décollage. C'est cette«absence de message» qui a commencé d'affoler les esprits. Ce mutisme risque de durer. «Je pense que la sonde va rester muette, qu'elle n'a pas même été acti