Bangkok, de notre correspondant
Le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, conduit par l'ancien Premier ministre Chuan Leekpai, et le Parti des aspirations nouvelles (NAP) du ministre de la Défense sortant, Chaovalit Yongchaiyudh, étaient hier soir au coude à coude, selon les premiers résultats des élections législatives qui ont eu lieu hier en Thaïlande. Les projections donnaient à chaque formation environ 130 des 393 sièges de députés. Votes achetés et clientélisme, les deux plaies de la démocratie thaïlandaise, rendaient le résultat définitif encore incertain. Ces élections sont, en effet, «les plus encrassées de l'histoire de la Thaïlande», affirme à l'unanimité la presse du pays. 2 300 candidats représentant quinze partis se sont présentés à ce scrutin, auquel était appelés à participer 38,6 millions de Thaïlandais âgés de plus de 18 ans. Le Premier ministre sortant, Banharn Silpa-archa, avait été obligé de dissoudre le Parlement après que l'opposition eut mis en doute sa nationalité (il serait né en Chine, et non pas en Thaïlande). Se basant sur les transactions bancaires de ces dernières semaines, le comité de surveillance électoral estime que les candidats auraient dépensé plus de 20 milliards de bahts (4 milliards de francs) pour financer leur campagne et l'achat de voix selon un sondage effectué par PollWatch, 26% des électeurs estiment normal de monnayer leur vote. Aussi, ces élections se sont déroulées dans une ambiance de violence. De nombreux candi