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Libération

Une victoire sans appel (Roumanie)

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publié le 19 novembre 1996 à 1h18

Bucarest correspondance «C'est le vrai accomplissement de la révolution de décembre 1989», répétaient ravis, presque incrédules, les manifestants qui, par dizaines de milliers, avaient envahi la place de l'Université, à Bucarest, en brandissant des drapeaux tricolores bleu-jaune-rouge et des affiches d'Emil Constantinescu dès l'annonce des premières projections donnant au candidat chrétien-démocrate une large avance sur le président sortant, l'ex-communiste Ion Iliescu.

Les résultats du second tour de la présidentielle roumaine sont sans appel. Emil Constantinescu l'emporte avec 54,4% des suffrages contre 45,5% pour son rival. Le seul pays de l'Est où les ex-communistes n'avaient jamais quitté le pouvoir depuis 1989 s'engage finalement dans l'alternance deux semaines après la victoire de la Convention démocrate (coalition de centre droit) d'Emil Constantinescu et de l'Union sociale-démocrate de Petre Roman aux législatives. «Nous sommes ici chez nous, sur cette place où beaucoup se sont sacrifiés pour la liberté», a déclaré Constantinescu, du haut du balcon de l'Université, promettant d'être «un président issu des gens, parmi les gens et pour les gens». Il a ajouté: «Vous avez vaincu! La Roumanie va enfin devenir le pays démocratique, libre et prospère dont nous avons tous rêvé.» Des cortèges de voitures, drapeaux au vent, ont, durant toute la nuit, sillonné Bucarest. Unanime, la presse roumaine a souligné l'ampleur de la victoire du nouveau président, analysée comme un reje