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Libération

Fidel Castro, un «barbudo» au Vatican. Le leader cubain a demandé au pape son soutien contre l'embargo américain.

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publié le 20 novembre 1996 à 1h15

Rome de notre correspondant

Une poignée de main plutôt chaleureuse, puis un tête-à-tête de trente-cinq minutes dans la bibliothèque au deuxième étage de la résidence papale: Jean Paul II a reçu hier matin en audience privée Fidel Castro, à Rome depuis quatre jours pour le sommet de la FAO. Le pape a plaidé pour le rétablissement de la liberté religieuse à Cuba. A son tour Castro a demandé le soutien du Vatican pour mettre un terme à l'embargo américain envers son pays. Puis il a invité Jean Paul II ­ qui a accepté ­ à Cuba l'année prochaine. Aucune date précise n'a été fixée, mais le porte-parole du pape a indiqué que la visite prévue du pape au Brésil en octobre 1997 pouvait représenter une «opportunité». Cette visite de Jean Paul II dans l'île pourrait contribuer à donner une nouvelle crédibilité au régime, et de l'aveu même de Fidel Castro, elle constituerait un appui important dans son combat pour la levée de l'embargo économique américain qui étrangle son pays depuis plus de trente ans. Le Saint-Siège s'est toujours prononcé contre les mesures d'embargo, estimant qu'elles punissent davantage les populations que les gouvernements visés.

Les diplomaties vaticane et cubaine avaient patiemment travaillé pour renouer les fils du dialogue et préparer cette rencontre qualifiée d'historique. C'est un incontestable succès du Vatican que d'avoir amené Castro à concéder aujourd'hui au souverain pontife une visite, ce qu'il avait refusé avec mépris en 1990. Cette année-là, en réponda