Pékin de notre correspondante
La Chine et les Etats-Unis ont repris le dialogue à haut niveau mercredi, à l'occasion de la visite à Pékin du secrétaire d'Etat américain Warren Christopher. Mais, après des mois de confrontation chaotiques, qui ont conduit à la dégradation la plus sérieuse du climat depuis l'établissement des relations entre les deux pays en 1979, le couple sino-américain reste discordant.
«Il faut rejeter le raisonnement de guerre froide», a déclaré le président de la République Jiang Zemin, cité mercredi soir par la télévision nationale. La toile de fond des relations sino-américaines est complexe: chacun des deux pays voit en l'autre son principal rival pour le XXIe siècle. La Chine, forte de la croissance économique spectaculaire enregistrée depuis quatre ans, ambitionne de remplir le vide stratégique apparu après l'effondrement du bloc soviétique et de devenir la nouvelle superpuissance, seule capable de contrebalancer l'hégémonisme américain. Face aux ambitions affichées du dernier Empire communiste, les Etats-Unis répliquent que la Chine doit d'abord respecter les règles du jeu international. Le bilan de cette journée de négociation, présenté individuellement par chaque partie mercredi soir, en disait ainsi assez long sur les priorités de chaque puissance et la persistance des blocages. Christopher a longuement insisté sur la non-prolifération nucléaire et la parole de la Chine à respecter ses engagements. De son côté, le porte-parole chinois a estimé