Réunis hier au siège des Nations unies à New York, les pays
occidentaux concernés par la crise dans le Kivu ont entamé le marathon des trois rencontres (politique, militaire et humanitaire) qui décideront de l'envoi ou non d'une force armée multinationale dans l'est du Zaïre. Fermement convaincus, il y a encore une semaine, de déployer 10 000 soldats dans le cadre d'une résolution de l'ONU pour assister les réfugiés rwandais dans la région, la communauté internationale s'interroge sur cette intervention depuis qu'une partie de la population des camps est brusquement rentrée au Rwanda le week-end dernier. Après une réunion à Stuttgart, vendredi, la dernière étape aura lieu samedi à Genève.
Pendant ces tergiversations occidentales, les deux provinces de l'Est zaïrois, passées sous le contrôle des rebelles en novembre, se transforment peu à peu en champ de bataille. Après trois semaines de cessez-le-feu, le commandant des insurgés, Kisassi-André Ngandu, a annoncé, hier à Goma, une reprise de l'offensive. Peu après, un avion de surveillance de la marine américaine était la cible de tir antiaérien au-dessus de la ville. L'appareil n'a pas été touché.
De la guerre, le nouveau conflit du Kivu n'a pourtant pas les apparences classiques. Mais, à travers la difficulté de démêler les forces en présence, se lit toute la complexité de la situation autour des Grands Lacs. D'un côté, les troupes rebelles, baptisées «Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre» et prin