A la veille du sommet de Stuttgart qui doit tenter d'établir les
modalités d'une force d'intervention multinationale au Zaïre, Kinshasa a fait montre hier d'une nouvelle velléité militaire. Dans une conférence de presse, le Premier ministre zaïrois Léon Kengo Wa Dondo a affirmé que les troupes régulières du pays allaient «reconquérir» les deux provinces du Kivu, tombées depuis un mois sous le contrôle des rebelles tutsis, soutenus par le régime rwandais. «L'armée se reconstitue, après avoir effectué une retraite, et prend ses dispositions», a assuré Kengo Wa Dondo. Des déclarations qui marquent un sursaut du gouvernement de Kinshasa, qui, jusque-là, semblait pour ainsi dire absent face à la tourmente qui ravage l'est du pays.
Au chevet du président Mobutu, en Europe depuis cet été pour raisons médicales, se relaient de façon de plus en plus fréquente les hommes politiques du pays. Le dernier en date est le leader historique de l'opposition zaïroise, Etienne Tshisekedi, reçu hier à Roquebrune-Cap Martin. A l'issue de l'entrevue, il a annoncé avoir convenu d'une «conciliation nationale» avec le maréchal Mobutu. Le retour du Président, prévu vers la fin novembre après un dernier examen de santé le 25, devrait clarifier la position zaïroise, confrontée à une insurrection qui ne désarme pas.
Mais mercredi déjà, une reprise en main de l'armée s'était amorcée à Kinshasa, avec le limogeage du chef d'état-major, le général Eluki Monga Aundu. Lors de meetings ou au cours d'interviews ces