Kinshasa envoyé spécial
Il aime à se faire appeler Moïse et, hier, une foule sans nombre, rameaux à la main, lui a réservé un accueil digne de l'homme appelé à conduire le Zaïre en Terre promise par la Conférence nationale souveraine. Les états généraux de la nation, tenus il y a cinq ans, avaient élu Etienne Tshisekedi Premier ministre de la transition. Mais, depuis fin 1992, la démocratisation du Zaïre est en panne. Limogé par le maréchal-président Mobutu, «Tshitshi» s'était drapé dans sa «légitimité populaire» tout en cédant la place à un autre chef de gouvernement. Hier, le leader de l'opposition zaïroise radicale est rentré d'un court séjour en France où, jeudi dernier sur la Côte d'Azur, il a rencontré le chef de l'Etat, toujours convalescent. «La poignée de mains échangée à Nice scelle la réconciliation nationale», a-t-il déclaré à son arrivée, ajoutant: «Dès que le président Mobutu sera de retour au pays, les choses sérieuses commenceront.»
Zaïrois authentique. Et la guerre dans l'est du Zaïre, la déroute de l'armée zaïroise à la suite de «l'invasion»? Souvent très jeunes, les dizaines et, peut-être, centaines de milliers de partisans venus acclamer le chef de l'opposition cherchaient des «Rwandais» dans la foule pour les lyncher. Etienne Tshisekedi a reconnu au chef rebelle Laurent-Désiré Kabila, de l'ethnie Luba comme lui-même, sa «qualité de Zaïrois authentique», avec lequel il faudrait ouvrir des négociations. «Il ne faut pas verser la moindre goutte de sang d'un e