Menu
Libération

L'Afrique du Sud lâche le nain taïwanais pour le géant chinoisMandela a annoncé qu'il allait rompre les relations diplomatiques avec Taiwan et reconnaître la Chine communiste.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 novembre 1996 à 0h49

Pékin de notre correspondante

Dans une volte-face retentissante, l'Afrique du Sud a annoncé qu'elle allait rompre ses relations diplomatiques avec Taiwan pour reconnaître la Chine communiste. Ce retournement devrait s'opérer avant la fin de l'année 1997, a annoncé mercredi à Johannesbourg, le président Nelson Mandela. Cette décision n'est pas vraiment une surprise. Depuis octobre 1991, les rumeurs circulaient entre Pretoria et Taipei annonçant l'imminence de la décision. Nelson Mandela se trouvait dans une situation difficile, Taiwan, tout comme la Chine, ayant soutenu son long combat contre l'apartheid.

Taiwan, dans l'idée d'ancrer son dernier partenaire diplomatique au sein des pays industrialisés (les 29 autres Etats reconnaissant encore Taiwan sont plutôt des pays en voie de développement, principalement situés en Afrique et en Amérique du Sud, ndlr), avait multiplié les aides et investissements économiques en Afrique du Sud, devenant cette année le septième partenaire économique de ce pays. Mais les échanges avec la Chine ont été quasiment multipliés par dix au cours des deux dernières années, pour atteindre 6,65 milliards de francs. Nelson Mandela espérait parvenir à maintenir des relations avec à la fois Taiwan et le continent, qui sont séparés depuis la fin de la guerre civile en 1949. «L'Afrique du Sud aimerait maintenir et étendre ses relations amicales et cordiales des deux côtés du détroit de Taiwan», avait expliqué, le 2 juillet, le gouvernement sud-africain à l'i