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Libération

La rue préfère en rirePeu d'Algérois croient aux résultats.

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publié le 30 novembre 1996 à 0h46

Alger envoyé spécial Sourire aux lèvres, la remarque assassine, les Algérois digèrent mal les résultats du référendum, avec une participation de cinq points de mieux que la présidentielle. «Ils nous prennent vraiment pour des cons», soupire Djamel. Ce cadre de 32 ans habite face à l'école Négrier. «On était loin de l'affluence», dit-t-il. Commerçants établis, vendeurs à la sauvette, chacun confirme. Aucun d'entre eux n'est allé voter. «Pas à cause des consignes de l'opposition, précise Djamel, mais à quoi bon puisque le pouvoir vote pour moi?»

La cinquantaine, Hamid a été «réquisitionné» comme assesseur. «A la fin de la journée, on n'avait pas 10% de la participation qu'il y avait eu pour la présidentielle.» Et d'en conclure, hilare: «On a plus ou moins voté, mais les résultats sont plutôt plus que moins.» Et il est vrai que trouver hier, en tout cas au centre d'Alger, l'intérieur du pays étant inaccessible, des électeurs reconnaissant avoir rempli leur devoir civique, tenait de la gageure. Omar, enseignant de 39 ans, a bien du mal à conserver son sérieux. «Abracadabrant», rigole cet islamiste modéré, sympathisant du Hamas. Dans un bar de la rue Hassiba Ben Bouali, une équipe d'haltérophiles invitent les journalistes pour un café, interpellent les policiers qui sont assignés à ceux-ci depuis 48 heures: «Qu'est-ce qu'ils ont avec leurs résultats, ils veulent que l'on monte tous dans les maquis? «de toute façon, on s'en fout de leur politique. Notre problème:, c'est le chômage