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Libération
Interview

Alexandre Kwasniewski: plaidoyer pour l'Otan. L'élargissement de l'Alliance n'est pas dirigé contre Moscou, insiste le président polonais.

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publié le 2 décembre 1996 à 3h39

Varsovie envoyés spéciaux

Vainqueur de Lech Walesa en novembre 1995, l'ex-communiste Alexandre Kwasniewski préside, à 42 ans, une Pologne en pleine croissance (+6% cette année), qui lorgne vers l'Ouest pour son avenir. A Lisbonne pour le sommet de l'OSCE (lire page 9), puis à Paris pour l'Assemblée parlementaire de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), le chef de l'Etat polonais va plaider pour l'intégration de son pays aux structures occidentales de sécurité. Il s'en explique dans une interview à Libération.

Pourquoi une telle urgence, l'Europe est-elle toujours un continent dangereux, à vos yeux?

L'Europe n'est pas le continent le plus dangereux du monde, c'est un continent stable, malgré les tensions et les guerres en Bosnie ou en ex-URSS. Elle sera de plus en plus stable, mais avec des tensions régionales. Pour cette raison, il faut un système de sécurité efficace, qui, du point de vue de la Pologne, doit être organisé autour d'une Otan élargie. C'est pour cette raison que la Pologne souhaite y adhérer.

Qui doit faire partie de l'Otan?

Certains pays sont candidats. D'autres, comme l'Ukraine, veulent rester neutres et avoir simplement des accords avec l'Alliance. Et il y a bien sûr un énorme partenaire, la Russie, qui est indispensable à la sécurité de l'Europe, et avec laquelle nous devons avoir une charte ou un accord. La construction de ce système de sécurité doit être un processus. En 1999, l'Otan doit avoir de nouveaux membres, mais cela ne doit pas être le point final.