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Libération

La glace cachée de la Lune. La sonde américaine «Clementine» y aurait repéré un lac gelé.

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publié le 4 décembre 1996 à 3h33

Contrairement à ce qu'on imaginait jusqu'à présent, notamment après

toutes les missions Apollo, il pourrait bien y avoir de la glace ­ de l'eau gelée ­ sur la Lune. C'est le petit engin Clementine (400 kilos), lancé en janvier 1994, qui l'a détectée sur la face sombre de notre satellite grâce à son radar voilà deux ans ­ mais le secret avait été gardé, pour vérification approfondie, a annoncé lundi le Pentagone à Washington. La chose ressemblerait à «un petit lac ou une mare (gelés, ndlr) d'une profondeur probable de dizaines de pieds (une couche de plusieurs mètres, ndlr)», selon Rick Lehner, un porte-parole du ministère de la Défense.

C'est en sondant un cratère de très grande profondeur (13 km, le plus profond du système solaire) vers le pôle sud de la Lune que l'engin, né du programme américain «Guerre des étoiles», a découvert ce qui pourrait bien être de l'«eau gelée». Si tel est le cas ­ ce qui reste à confirmer ­, d'où vient cette glace? Daterait-elle de la formation de la Lune elle-même, dont on pense de plus en plus qu'elle n'est qu'un morceau de notre planète ­ plus particulièrement de son manteau, sous la croûte. Morceau éjecté voilà 3,5 milliards d'années, quand un gros astéroïde l'aurait violemment percutée. Ou bien, plus probablement, s'agit-il d'eau apportée par des comètes tombant sur elle, glace ensuite piégée dans une zone particulièrement froide. Ce, contrairement au scénario le plus courant: lors de pareils chocs, les molécules d'eau se cassent, relâchent