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Libération

Le Guatemala enfin prêt pour la paixAprès 36 ans de guerre, gouvernement et guérillas vont signer un cessez-le-feu.

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publié le 4 décembre 1996 à 3h33

Miami, de notre correspondant régional

Ce n'est pas encore tout à fait la paix, mais la guerre est finie au Guatemala, après trente-six ans d'affrontements meurtriers. Délégués du gouvernement et de l'URNG (Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque, la plate-forme représentant quatre mouvements de guérilla) signeront aujourd'hui à Oslo un cessez-le-feu officiel. Ils se retrouveront le 7 décembre à Stockholm en vue d'un accord sur une réforme constitutionnelle et électorale. Nouveau rendez-vous à Madrid le 12 décembre pour finaliser l'intégration de l'UNRG dans l'échiquier politique national. Et ce sera le bouquet final à Guatemala-Ciudad, la capitale, où seront paraphés en grande pompe le 29 décembre les accords de paix définitifs.

Ainsi s'achèvera le plus long et le plus sanglant des conflits d'Amérique centrale, qui s'est poursuivi dans l'indifférence de l'opinion internationale. On estime à 100 000 le nombre des tués et à 40 000 celui des disparus, pour 11 millions d'habitants, la plupart des paysans indiens, victimes des représailles massives de l'armée et des escadrons de la mort pour leur soutien présumé à la «subversion». 100 000 autres personnes ont dû fuir au Mexique.

Les cérémonies officielles mettront terme aussi à un marathon de cinq ans de négociations. C'est en juillet 1991 que la Norvège parvint à faire se rencontrer pour la première fois des protagonistes impuissants à venir à bout de l'adversaire. Le retour de gouvernements civils à la tête du Guatemala, si