Rome, de notre correspondant
Le mythe d'Antonio Di Pietro vacille. Ceux qui ternissent l'image de l'un des hommes les plus populaires d'Italie ne sont plus ses ennemis, mais ses amis, les anciens collègues du pool milanais «Mains propres», les mêmes magistrats qui se sont battus à ses côtés contre la corruption de la 1re République.
L'ex-procureur qui, en 1994, avait troqué la toge pour la politique, l'homme de droite qui est devenu ensuite ministre dans le gouvernement Prodi avant de démissionner il y a un mois, serait-il finalement un virtuose du double jeu, un spécialiste du double langage? C'est le portrait brossé par son ancien chef, le procureur de Milan Francesco Saverio Borrelli, et les autres magistrats entendus la semaine dernière comme témoins par le tribunal de Brescia. Dans cette ville lombarde se déroule un procès destiné à faire la lumière sur les circonstances qui ont amené Di Pietro à démissionner de la magistrature, alors que contre lui se multiplient désormais les accusations de corruption. Samedi encore, l'ancien procureur a été l'objet d'une cinquantaine de perquisitions contre lui dans toute l'Italie. Complot. Di Pietro s'est toujours déclaré victime d'un complot ourdi par certains secteurs de la police financière, des services secrets, sur ordre de Berlusconi et de ses amis. Depuis 1994 en effet, le pool milanais et le magnat de l'audiovisuel devenu un temps président du Conseil se livrent un combat sans merci.
La thèse selon laquelle les attaques contre