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Analyse

Zaïre: Godfrain contredit Chirac. L' intervention n'est plus nécessaire, selon le ministre français de la Coopération.

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publié le 9 décembre 1996 à 3h22

Il aura suffi de deux déclarations ce week-end pour mettre à jour

toute l'incohérence de la politique française et internationale face à l'envoi d'une force humanitaire dans la région des Grands Lacs. Interrogé au sujet du déploiement de cette même force dans une interview publiée hier par le Journal du Dimanche, Jacques Godfrain, ministre français de la Coopération, a répondu par un lapidaire «il n'est plus question d'y aller». Sur le terrain, et au terme d'une visite de quelques heures dans l'est du Zaïre, côté rebelle, le général canadien Maurice Baril, en charge d'organiser la force, s'est lui déclaré «très rassuré» de n'avoir constaté «aucun mouvement de réfugiés».

Quarante-huit heures seulement après le sommet franco-africain de Ouagadougou, auquel il avait participé, Jacques Godfrain a pris l'exact contre-pied de la déclaration adoptée, après de longues heures de discussions, par la France et quarante-six pays africains, seul le Rwanda ayant émis des «réserves». Jacques Chirac et ses pairs africains s'étaient déclarés «profondément inquiets des conséquences humanitaires» des affrontements dans l'Afrique des Grands Lacs et réclamaient «instamment» le déploiement d'une force internationale «pour porter assistance à ceux qui en ont besoin». Soutenue par l'Afrique, la France réitérait ainsi sa position inchangée depuis un mois, un engagement diplomatique fort qu'elle n'avait cessé d'affirmer dans toutes les instances internationales, à commencer par le Conseil de sécurité