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Tripatouillages franco-russes pour armer l'AngolaSelon «l'EDJ» et «la Lettre du Continent», des proches de Pasqua auraient ravitaillé Luanda en armes en 93-94.

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publié le 11 décembre 1996 à 3h02

Des proches de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua ont

vendu, en novembre 1993, un important lot d'armes -chars d'assaut, hélicoptères, véhicules d'avant blindés, obusiers, canons et Kalachnikovs- au gouvernement angolais, alors de nouveau en guerre avec les rebelles de l'Union pour l'unité totale de l'Angola (Unita), et tenteraient actuellement de racheter, avec une forte décote et une importante commission, la dette angolaise à l'égard de l'ex-URSS, évaluée à plus de 40 milliards de francs. Ces révélations ont été publiées, cette semaine, par l'Evénement du Jeudi (EDJ) et, dès les 12 septembre et 21 novembre, par La Lettre du Continent, un bimensuel spécialisé dans les affaires africaines. Selon ces publications, Pierre Falcone, dirigeant du groupe Brenco international et, selon l'EDJ, aussi conseiller de la Sofremi, un guichet commercial du ministère de l'Intérieur pour la vente à l'étranger de «la technologie française en matière de sécurité», aurait en fait monté plusieurs opérations triangulaires de ventes d'armes russes au gouvernement angolais, en association avec un ressortissant russe naturalisé français, Arkady Gaydamac. Celui-ci, pour ses services rendus dans la libération des deux pilotes français abattus par les Serbes en Bosnie, a été décoré, le 14juillet à Toulon, de l'Ordre national du mérite par le préfet du Var, Jean-Charles Marchiani, ancien du SDECE (ex-services secrets, devenus la DGSE) et missi dominici de Pasqua.

En 1993, après dix-sept ans