Hong-kong, envoyés spéciaux
Hong-kong a accompli hier un grand pas sur la voie de sa rétrocession à la Chine populaire, prévue le 1er juillet prochain, avec l'élection, très peu démocratique, de son premier chef de l'exécutif postcolonial. Un scrutin sans surprise qui a désigné le magnat de Hong-kong, Tung Chee-hwa, comme chef de l'exécutif de la future «région administrative spéciale» (SAR) de Hong-kong. Celui-ci sera le successeur du dernier gouverneur britannique, Chris Patten, qui, il est vrai, n'était pas plus démocratiquement nommé. Tung Chee-hwa ne prendra officiellement ses fonctions que lorsque l'Union Jack sera baissé une dernière fois, le 30 juin 1997, sur la dernière colonie britannique d'Asie. Mais une délicate cohabitation a commencé hier entre l'«ancien» et le «nouveau».
Simulacre d'élection. Le décorum de l'élection d'hier tenait du plus pur style de Pékin: une grande tenture rouge ornée du symbole étoilé de la Chine communiste, et un scrutin à bulletins secrets dont l'issue était connue d'avance, sous la bienveillante attention du chef de la diplomatie chinoise, Qian Qichen. Le collège de 400 grands électeurs qui a désigné le «Chief executive» avait été soigneusement sélectionné à Pékin, et, des trois candidats retenus dans une présélection, Tung Chee-hwa était connu pour avoir les faveurs du sommet de l'appareil chinois. Le richissime armateur l'a ainsi emporté avec 320 voix, contre 42 à l'ancien président de la Cour suprême Yang Ti-liang et 36 à l'homme d'af