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Le thermomètre de l'europhobie à la hausseDepuis le traité de Maastricht, le soutien à l'UE reste très faible dans les opinions publiques.

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publié le 13 décembre 1996 à 3h06

Les sondages donnent souvent de terribles leçons de modestie. Les

quinze chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union se rendent-ils compte que 7 Européens sur 10 n'ont... jamais entendu parler de cette Conférence intergouvernementale (CIG), au coeur de leurs débats? Quant aux rares citoyens à qui la CIG dit quelque chose, seulement 1 sur 5 sait qu'il s'agit d'une révision du traité de Maastricht. Des chiffres qui illustrent le fossé toujours béant entre gouvernants et gouvernés quand on parle d'Europe. Depuis la conclusion du traité de Maastricht en février 1992, le niveau de soutien à l'UE reste très faible dans les opinions publiques. Non seulement les nouveaux pays membres ne font pas remonter le thermomètre ­ la Finlande, l'Autriche et surtout la Suède, loin de l'enthousiasme des néophytes, battent les records d'eurodéprime ­, mais les plus solides piliers du club ­ Allemagne, France, Espagne ­ restent englués dans les doutes.

Tableau dégrisant. Pour un pays moteur de l'intégration européenne, l'Allemagne affiche ainsi une morosité frappante, qui explique en bonne partie les récents raidissements de son gouvernement. Les réticences face à l'abandon du deutschemark ne faiblissent pas. Dans un sondage publié hier par le magazine Stern, 26% seulement des Allemands se disent pour l'euro (47% contre, 26% indécis). L'enquête d'opinion approfondie menée cette année par la Commission (Magnum Eurobarometer) brosse un tableau d'ensemble aussi dégrisant. Les Allemands s'y révèlent sou