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Libération
Interview

Kofi Annan «L'ONU doit être solide financièrement»

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Kofi Annan compte redéfinir les objectifs de l'organisation qu'il va diriger
publié le 16 décembre 1996 à 2h59
(mis à jour le 16 décembre 1996 à 2h59)

Le Ghanéen Kofi Annan sera le premier ressortissant de l'Afrique à occuper le poste de secrétaire général des Nations unies. Peu après sa désignation par le Conseil de sécurité, il a répondu aux questions de Libération et de trois autres journaux (The Guardian, The Boston Globe, The Toronto Globe & Mail).

Le ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, a observé que la France avait eu «des doutes sur l'aptitude à faire des réformes de la part d'un homme qui a fait toute sa carrière au sein des Nations unies». Est-ce une critique légitime?

Non. C'est un point de vue. On ne peut pas l'ignorer, mais on peut aussi dire que l'homme de la maison connaît la maison et peut accélérer les réformes. Il sait par où commencer et il sait ce qu'il faut faire. Certes, j'ai passé plus de trente ans dans l'organisation, mais j'ai toujours eu des idées ouvertes, gardé un esprit ouvert. Dans chacune de mes fonctions, j'ai fait des réformes: au bureau du budget, au bureau du personnel et au département du maintien de la paix.

Ne redoutez-vous pas que les querelles entre la France et les Etats-Unis qui ont précédé votre nomination n'aboutissent à décrédibiliser la fonction de secrétaire général?

Je ne le pense pas. Je crois qu'il faut être juste à l'égard des Français: tout au long de la crise, ils n'ont jamais eu un mot négatif à mon égard et il m'ont fait savoir très clairement que ce n'était pas ma personne qui était en cause: ils avaient pris un