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Libération

Zaïre: l'intervention mort-néeL'embryon de force envoyé au secours des réfugiés va être dissous.

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par Marie-Laure COLSON et Frédérique SPRANG
publié le 16 décembre 1996 à 2h59

Deux tentes recouvertes de filets de camouflage en bord de piste,

trois soldats américains en treillis, un avion de reconnaissance britannique et cinq Hercule (C130) canadiens kaki, garés dans le parc de l'armée ougandaise: c'est à peu près tout ce qui existe de la «force internationale d'intervention» débarquée il y a trois semaines sur l'aéroport d'Entebbe, en Ouganda. A l'intérieur de l'aéroport, la moitié d'un étage abrite les aviateurs américains et britanniques chargés des missions de repérage de réfugiés dans l'est du Zaïre. La «force multinationale», ou plutôt son nucleus ­ 330 militaires canadiens ­ , a transféré la semaine dernière son quartier général à Kampala, dans le centre permanent d'exposition commerciale qui rassemble les pavillons des principales sociétés ougandaises. Les camions kaki et leurs occupants en treillis ajoutent au lieu une note plus surréaliste encore. La «MNE ordering room» (salle centrale de la force multinationale) se trouve dans le pavillon «Uganda Aluminium». Le pavillon bleu vaguement futuriste de la plomberie Youma Cred a été transformé en «centre des opérations». Une vingtaine de militaires sont concentrés sur les écrans de leurs ordinateurs. «Nous planifions, nous organisons le quartier général, l'électricité, les communications...» indique l'un d'eux, débordant d'énergie. Quelques jours plus tard, il apprenait qu'il passerait Noël au Canada.

Réuni vendredi dernier à New York, le comité directeur de la force, composé de 14 pays, a en