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Libération

Maréchal Mobutu, le revoilàLe président zaïrois veut redorer le blason de son pays, menacé par la rébellion.

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publié le 18 décembre 1996 à 2h49

C'est un homme frêle et vieilli par la maladie qui est descendu de

son avion privé, au côté de son épouse, Bobi Ladawa. Le Premier ministre zaïrois, Kengo Wa Dondo, l'attendait au bas des marches. Des dizaines de milliers de sympathisants de l'ancien parti unique, appuyés par les militants des partis de la coalition gouvernementale, étaient venus l'accueillir à l'aéroport, agitant des bannières et dansant au son des tambours. Le président Mobutu, coiffé de sa légendaire toque de léopard, a écouté l'hymne national, serré des mains, puis gagné en voiture sa résidence du camp militaire Tshatshi. Tout un symbole: après quatre mois d'absence, alors que la rébellion s'est emparée de l'Est du pays, le vieux chef revient en militaire. C'est aussi une mesure de sécurité: plutôt que de regagner son «domaine» de Nzele, à 35 km de Kinshasa, il s'installe dans les quartiers de sa garde présidentielle.

Le soir même, dans un message à la nation, le président Mobutu Sese Seko s'est engagé à «restaurer le blason terni de la république du Zaïre» et a conspué «les ennemis du Zaïre qui avaient choisi le moment où il était terrassé par la maladie pour le poignarder dans le dos». Sans pour autant citer ces «ennemis». Mais lundi, le Zaïre a boudé le sommet régional qui s'est tenu à Nairobi, au Kenya, auquel participait le Rwanda et l'Ouganda, accusés par Kinshasa de soutenir la rébellion du Kivu. «Contre l'avis de mes médecins, a encore dit le Président, j'ai décidé d'interrompre ma convalescence po