Miami de notre correspondant régional.
Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) dirige le Mexique depuis soixante-sept ans. Ernesto Zedillo, chef de l'Etat en exercice, forcément issu des rangs de cette formation, pourrait toutefois bien être le dernier rejeton d'une «monarchie» républicaine en pleine déliquescence. Elu en 1994 pour six ans, le président mexicain n'a certes que 44 ans, et il est constitutionnellement assuré de rester au pouvoir jusqu'à l'aube du troisième millénaire. Mais il risque bien d'inaugurer pendant la seconde moitié de son mandat une expérience inédite au Mexique, celle d'une cohabitation avec l'opposition.
Le Parti d'action nationale (PAN, conservateur) paraît bien placé, en effet, pour remporter les élections qui renouvelleront, en juillet prochain, les députés du Congrès fédéral , ainsi que plusieurs gouverneurs , et désigneront, pour la première fois au suffrage universel, le maire de Mexico.
Corruption. Comme toutes les fins de règne, celle-ci exhale dans ses soubresauts des fumets de corruption, de fraude électorale et de violence. Les plus lucides, ou les plus lâches, abandonnent le navire. Trois députés fédéraux ont récemment rejoint les rangs de l'opposition. Ceux-là ont déjà tiré les leçons du scrutin partiel de novembre dernier, qui a vu le PRI perdre au profit du PAN le contrôle de l'Etat clé de Mexico.
Quelle carte joue Zedillo dans cette partie? C'est une question encore sans réponse, ou plutôt aux réponses contradictoires. Ce techn