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Libération

Bosnie: les soldats de la paix changent d'uniformesLa Force de stabilisation comptera 31000 hommes d'ici fin à février.

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publié le 20 décembre 1996 à 2h43

Sarajevo, envoyé spécial

Ce soir, corvée de peinture dans les ateliers, de couture dans les chambres des casernes étrangères de Bosnie-Herzégovine. Sigles et macarons de la «Sfor», sur les véhicules et uniformes, remplaceront ceux de l'«Ifor» dans le brouillard du petit matin. Mais les bidasses du contingent de l'Otan disent qu'ils en ont vu d'autres: l'année dernière, transformer «Forpronu» en «Ifor», c'était une autre paire de manches. Pas d'insomnie donc aux quartiers généraux, ni en ville, où la rebaptisation n'inspire pas deux lignes dans les journaux.

Karadzic tranquille. Toutefois ceux qui dormiront avec le plus de sérénité sont les criminels de guerre. Ils sont 66, recherchés par le TPI et localisés avec précision, qui, en quelque sorte, ont reçu des garanties: la Sfor, pas plus que la Forpronu, ne viendra les enquiquiner. Mieux, le passage de l'une à l'autre a permis d'effacer d'hypocrites ambiguïtés originelles du genre: «L'Ifor n'a pas pour mission de rechercher des criminels de guerre mais se doit de les arrêter si par hasard elle les rencontre...» Cette semaine, le général Shalikashvili, grand manitou de l'armée américaine, en visite dans le pays pour souhaiter merry Christmas à ses boys, était explicite. L'arrestation des criminels de guerre n'entre en aucun cas dans la mission de la Sfor. Donc, Radovan Karadzic à Pale et Ratko Mladic à Han Pijesak peuvent l'un continuer à se rendre à son secrétariat de l'usine Famos, le second couper du bois dans la cour de sa