Nantes correspondance.
Discrète, la femme du leader-fondateur du mouvement révolutionnaire Tupac Amaru est peu connue de la communauté péruvienne à Nantes. Elle a appris la prise d'otages par la radio et suit le déroulement des événements heure par heure. Réfugiée politique en France depuis 1989, Rosa Polay, 37 ans, est l'épouse du dirigeant guévariste péruvien Victor Polay Campos, alias Commandante Rolando: «Je suis en contact régulier par l'intermédiaire de ma belle-famille, qui habite Lima et rend chaque mois visite à mon mari à la prison de Callao.»
Elle se refuse à commenter la prise d'otages de Lima: «Je ne suis pas porte-parole du MRTA. Je n'ai aucune responsabilité politique. Impossible de donner un avis. Je remarque seulement que ce n'est pas un acte sanguinaire.» Celle qui vit depuis sept ans à Nantes avec ses trois enfants, Victoria, Michaella et Victor, âgés de 7, 10 et 13 ans, a fui son pays au moment de l'arrestation de son époux. Elle a préféré quitter le Pérou, notamment parce que son fils aîné, Victor, porte la même identité que son père, et qu'il devenait très difficile de trouver une école.
Elle n'a jamais revu son mari depuis. «Pendant quatorze mois, il a été soumis à l'isolement complet, j'étais très inquiète. Je suis intervenue auprès de la Croix-Rouge internationale, de l'ONU, d'Amnesty, pour que ses conditions soient humanisées. Ces derniers temps, nous pouvons nous écrire. Une fois par mois. Il a pu recevoir des visites de médecins et bénéficier de soi