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Libération

Mobutu veut un gouvernement de criseLe président zaïrois a nommé le général Mahele Lioko chef d'état-major des forces armées.

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publié le 20 décembre 1996 à 2h18

Le président zaïrois veut remettre de l'ordre au Zaïre, et le plus

rapidement possible. Quarante-huit heures après son retour au pays, Mobutu Sese Seko a déjà pris les deux décisions que l'on attendait de lui. Mercredi, il a, comme prévu (voir Libération du 18/12), nommé le général Mahele Lioko chef d'état-major général des forces armées zaïroises (FAZ), en remplacement du général Eluki, suspendu de ses fonctions il y a un mois pour avoir critiqué le Premier ministre Kengo Wa Dondo. Hier, Mobutu a donné quarante-huit heures aux responsables politiques de l'opposition et de la coalition gouvernementale pour lui présenter des personnalités susceptibles de constituer un «gouvernement de crise».

C'est, comme il l'avait demandé, avec les pleins pouvoirs sur la célèbre division spéciale présidentielle ainsi que sur la garde civile et la gendarmerie que le général Mahele reprend une fonction qu'il avait déjà assumée entre 1991 et 1992. Confronté à une situation de guerre dans l'est du Zaïre, le Président a donc choisi de confier la responsabilité totale de la reprise en main des forces zaïroises à un officier respecté de 55 ans, formé en France et soutenu par Paris. Le maréchal Mobutu abandonne ainsi l'une de ses prérogatives: jusqu'à présent, ces trois corps étaient placés sous son autorité directe et dirigés par des parents. Dans la situation actuelle, le général Mahele a l'avantage d'avoir déjà combattu des rebelles, et en 1990, ceux de l'Armée patriotique rwandaise quand le Zaïre