Miami de notre correspondant régional
Le dernier communiqué de victoire remonte au 7 décembre. La police révélait ce jour-là l'arrestation d'Elizabeth Cardenas, considérée comme le bras droit d'Oscar Ramirez Durand, le chef des derniers maquis du Sentier lumineux traqués par l'armée. La plus belle prise de l'année 1996, un bon cru, ont prétendu les forces de sécurité péruviennes en se targuant d'avoir envoyé sous les verrous 1 334 «subversifs communistes». Au total, plus de 8 000 militants du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) croupissent aujourd'hui en prison.
Lutte armée. La spectaculaire prise d'otages à l'ambassade du Japon remet cruellement les pendules à l'heure en confirmant des statistiques plus dérangeantes: la lutte armée a retrouvé de la vigueur au Pérou. Le Sentier lumineux, qui paraissait en voie d'extinction depuis l'interpellation de son chef Abimael Guzman en 1992, a signé cette année une longue série d'attentats. Quant au MRTA, que l'on croyait hors course, il est en train de ridiculiser Fujimori.
L'épisode tombe bien mal pour «el Chino» (le Chinois), comme l'ont surnommé ses compatriotes en raison de ses origines japonaises. Pour la première fois depuis sa victoire inattendue à la présidentielle de juin 1990, le Président enregistre une chute libre de sa cote de popularité: 41% d'opinions favorables, contre 75% en janvier. Autre événement sans précédent, Fujimori est entré en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire. Enfin,