Hong-kong, envoyés spéciaux
«Vous voyez, je fais partie des cent femmes les plus influentes du monde!"» Emily Lau, véritable «pasionaria» de la lutte pour la démocratie à Hong-kong, brandit fièrement une photocopie du Times de Londres qui l'a classée, en mars, au 97e rang mondial, avant mère Teresa. En bonne gestionnaire de ses propres relations publiques, elle distribue plusieurs articles de sa plume, publiés ces dernières années dans la presse locale, résumant les grands axes de son engagement, et l'adresse de son site sur l'Internet" En particulier, une lettre ouverte au gouverneur britannique, Chris Patten, peu après son arrivée dans la colonie, en 1992, appelant au développement des réformes politiques. L'ancienne journaliste de 44 ans, qui fut en 1991 la première femme élue au Conseil législatif (Legco) du territoire, réclamait dans cette lettre une révision des lois coloniales susceptibles d'être interprétées dans un sens restrictif par la Chine (en particulier la loi sur la presse) après sa prise de contrôle, le 1er juillet 1997.
Au cours des cinq dernières années, la démocratisation des institutions de Hong-kong est devenue le combat quotidien d'Emily Lau. Combien de fois n'a-t-elle pas alpagué le gouverneur au Legco, regrettant que Hong-kong n'ait pas eu droit à l'autodétermination, dénonçant comme un acte raciste la réticence de Londres à accorder la citoyenneté britannique aux 6 millions d'habitants du petit territoire. «On ne nous considère pas comme des citoyens