Lima envoyé spécial
«c'est une expérience de vie communautaire, mais très à l'étroit.» Tranquille et souriant, l'économiste Francisco Sagasti avoue se sentir encore un peu «là-bas», bien qu'il ait fait partie des 38 otages libérés par le commando du MRTA dès vendredi. A l'étroit, en effet: comment survivent près de 400 captifs le gratin de Lima dans la résidence, certes spacieuse, de l'ambassadeur du Japon au Pérou, mais qui, en temps normal, ne peut pas abriter plus de 30 personnes?
«Quel gâchis!» S'alimenter, dormir, satisfaire ses besoins naturels: «Les premiers jours, raconte avec un humour grinçant le journaliste Julio Higashi, nous avons fait des sandwiches avec les restes de la réception, mais sans pouvoir toucher aux mets succulents du buffet installé dans le jardin, car les commandos ont immédiatement posé des bombes à l'extérieur. Quel gâchis!» Par la suite, les Nations unies et la Croix-Rouge internationale ont quotidiennement approvisionné les reclus en plateaux-repas, cigarettes et vêtements de rechange. «Au premier étage, nous étions 200, répartis en 4 chambres; la mienne faisait 6 m sur 8 et nous étions 40 à y dormir à même le sol: c'est-à-dire à nous foutre des coups de pied toute la nuit! Nous avions à notre disposition 4 WC, sans eau courante (coupée par les autorités, ainsi que l'électricité et le téléphone). Faut-il vous faire un dessin?» Journaliste lui aussi, Roberto Cores évoque en souriant le ronflement indescriptible d'un compagnon d'infortune, o