Buenos Aires correspondance
C'est la troisième réserve d'eau douce au monde, un gigantesque champ de glace de 13 500 kilomètres carrés et 200 kilomètres de long. Pour défendre cette merveille de la nature, dont une partie est déclarée patrimoine de l'humanité par l'ONU, les Argentins ont arboré, vendredi dernier, cocardes à leurs vestes et drapeaux bicolores à leurs balcons. Cet océan de glace qui, à l'extrême sud du continent, recouvre la cordillère des Andes entre l'Argentine et le Chili est la dernière zone frontalière encore litigieuse entre les deux pays. L'accord, signé en 1991, n'a toujours pas reçu l'aval des Parlements argentin et chilien, et la récente tentative des deux actuels chefs d'Etat (Carlos Menem et Eduardo Frei) pour le faire ratifier a déclenché, côté argentin, un véritable tollé dans l'opinion publique et l'opposition. Marquée sur plus de 5000 kilomètres par la cordillère andine, la frontière entre Argentine et Chili, une des plus longues de la planète, a même failli donner lieu à un conflit armé, en 1978, en pleine dictature militaire dans les deux pays. En 1984, un traité de paix et d'amitié réglait 22 points litigieux (sur un total de 24), dont celui du canal de Beagle, au sud de la Terre de Feu, approuvé par plébiscite en Argentine.
Banquise terrestre. Restaient les Hielos Continentales (champs de glace), ancrés en pleine cordillère des Andes, une véritable banquise terrestre qui se ramifie sur les deux versants en dizaines de glaciers bleutés. La fr