Lima envoyé spécial
Voilà maintenant dix jours que le MRTA (Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru) retient près de 110 personnes en otages à l'intérieur de la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima. Et la crise pourrait bien se prolonger. Quitte à porter atteinte au moral des captifs, certains observateurs n'hésitent pas à rappeler un précédent: l'occupation de l'ambassade de la République dominicaine à Bogota par les guérilleros colombiens du M19, en 1980, qui n'avait pris fin qu'après deux mois de tractations, par la libération des otages et le départ du commando pour Cuba.
Renforcements sécuritaires. Plusieurs facteurs concourent à retarder le dénouement. Le bâtiment tenu par le MRTA a fait l'objet, ces dernières années, de renforcements sécuritaires: les murs d'enceinte sont surélevés, les fenêtres grillagées, les portes blindées. Les membres du commando ont installé plusieurs pièges explosifs dans le jardin et probablement aussi à l'intérieur. De plus, certains d'entre eux se sont transformés en bombes humaines en se fixant plusieurs kilos de dynamite sur le corps. Le succès d'une frappe chirurgicale effectuée par une unité antiterroriste est donc très aléatoire.
Le Japon a mis tout son poids diplomatique et économique dans la balance afin de convaincre les autorités péruviennes de rechercher une solution pacifique. Tokyo s'est attaché à résoudre la crise sans exposer la vie des otages, parmi lesquels se trouvent encore nombre de ressortissants nippons. L'Union europée