New York, de notre correspondant
Sur le terrain des scandales, l'année 1997 à Washington s'annonçait particulièrement chargée pour Bill Clinton. L'interminable enquête sur Whitewater et les placards encombrés du couple présidentiel dans l'Arkansas n'a pas fini de troubler la Maison Blanche. Et, à l'issue de la campagne électorale la plus coûteuse de l'histoire américaine, une série de révélations ont projeté une nouvelle ombre plutôt trouble sur le financement de la machine démocrate en général, clintonienne en particulier. Le Président est accusé, notamment, d'avoir fait un usage généreux de donations suspectes en provenance d'hommes d'affaires asiatiques. Mais finalement, c'est dans le jardin du voisin, Newt Gingrich, qui se serait bien vu, face à Bill Clinton dans le rôle du procureur, qu'ont été jetées les premières pierres. Le speaker (président) sortant de la Chambre des représentants est en effet au coeur d'une embarrassante affaire qui promet d'empoisonner sa rentrée parlementaire sinon de remettre en cause sa réélection prévue pour mardi. Le coeur de l'affaire sur laquelle planche actuellement le comité d'éthique de la Chambre des représentants est, comme souvent, une vieille histoire un peu tordue.
Entre 1993 et 1995, Newt Gingrich a bénéficié de donations exemptes d'impôts pour financer une série de conférences sur le «renouveau de la civilisation américaine» dans deux universités de Georgie. Retransmises sur le câble et le satellite, diffusées à ses sympathisants