Menu
Libération

Une «usine Chirac» pour le GabonParis envisage de bâtir un complexe pharmaceutique inadapté.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 janvier 1997 à 16h31

A Paris et à Libreville, la capitale gabonaise, on en parle comme du

«projet du ministre». Il en est question depuis l'automne 1995 et, chemin faisant, l'idée de monter une usine pharmaceutique au Gabon a connu, selon l'explication d'une source à la présidence gabonaise, des «alourdissements en ligne»: son coût initial estimé 30 à 60 millions de francs est passé à une fourchette beaucoup plus gourmande, 100 à 150 millions. «C'est cher parce que Pierre Fabre (PDG du groupe pharmaceutique pressenti pour s'implanter au Gabon, ndlr) veut produire aux normes», explique Jacques Godfrain, ministre de la Coopération et père putatif d'un projet qui, depuis le début, a été tout sauf conforme aux normes de l'aide au développement.

Accord de principe. Le président gabonais, Omar Bongo, confirme l'histoire que l'on raconte à l'ambassade de France à Libreville. Depuis qu'il avait vu, lors d'un voyage au Mali, une usine pharmaceutique montée par la coopération chinoise, il souhaitait qu'une unité semblable ­ et, si possible, plus importante ­ soit implantée au Gabon, pays de la forêt équatoriale grand comme la moitié de la France mais peuplé seulement de 1 million d'habitants. A la suite d'une mission d'experts, les Chinois refusent. Son «ami de trente et un an» étant arrivé à l'Elysée, Omar Bongo appelle Jacques Chirac. L'accueil est favorable, et, selon une source gabonaise, l'accord de principe aurait même été consigné dans une lettre renvoyée par Jacques Chirac. Ce que l'on dément à l'E