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Libération

Bangui: l'armée française répliqueAprès la mort de deux de ses hommes, elle intervient contre les mutins

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publié le 6 janvier 1997 à 16h01

Un calme incertain était revenu hier soir à Bangui, après

l'assassinat de deux soldats français, samedi, puis, menée «en représailles» dans la nuit de dimanche, une opération punitive de l'armée française qui a coûté la vie à dix mutins centrafricains, selon Paris, à vingt et un rebelles et onze civils, selon un porte-parole des opposants armés au régime du président Ange-Félix Patassé. Les militaires français ­ plus de 2 000 après l'arrivée, hier matin, d'un renfort de 300 hommes envoyés depuis N'Djaména et Libreville ­ ont repris aux mutins des quartiers que ceux-ci contrôlaient depuis plus de sept semaines. Selon le ministère de la Défense à Paris, 30 rebelles ont été faits prisonniers, dont deux capitaines. On ne savait pas hier soir si l'un d'eux était le capitaine Anicet Sollet, le chef de la troisième mutinerie à Bangui depuis avril dernier, qui a débuté le 16 novembre. Depuis début décembre, une trêve, récemment prorogée jusqu'au 23 janvier, était en vigueur et avait abouti à un partage de fait de la capitale centrafricaine.

Samedi matin, après une nuit agitée au cours de laquelle les mutins avaient étendu leur contrôle sur la ville, des militaires français étaient intervenus pour «dégager» les grands axes menant au centre-ville, où se trouve, aussi, la présidence. Selon des témoins, il y aurait alors eu des affrontements avec des «godobe», des jeunes voyous, puis des mutins mêlés à une petite foule de pillards. Les soldats français n'auraient fait usage que de gaz lac