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Libération

L'intervention à Bangui condamnéeL'opposition centrafricaine dénonce «une agression française».

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publié le 7 janvier 1997 à 16h25

Au lendemain des «représailles» infligées aux rebelles à Bangui par

l'armée française, l'opposition en Centrafrique et en France a vivement condamné l'action militaire, qui a rendu les quelque 2 000 soldats français sur place maîtres de la capitale centrafricaine. Lors d'une conférence de presse hier matin à Paris, Lionel Jospin, «préoccupé» par «la montée d'un puissant sentiment antifrançais en Centrafrique», a estimé que l'armée française n'avait pas à «être transformée en force de sûreté intérieure ni en garde présidentielle pour le président Patassé». Dans la matinée, un «comité pour la paix en Centrafrique», condamnant également «l'intervention française partisane», a pacifiquement occupé l'ambassade centrafricaine dans la capitale française. A Bangui, s'exprimant au nom des neuf partis d'opposition, Abel Goumba a dénoncé «l'agression contre le peuple centrafricain» et demandé à l'armée française de se retirer sur ses positions qu'elle avait tenues, en tant que «force tampon», avant «la rupture de la trêve». Joint par téléphone, le lieutenant Mbaye, porte-parole des mutins, a «regretté» l'action de la France, mais, visiblement sous le choc des revers subis, a surtout exprimé la crainte de possibles «débordements par la base». Il a rappelé que le capitaine Anicet Sollet, le leader de la troisième mutinerie armée en huit mois, avait donné l'ordre de «ne pas répondre au feu français par le feu». Désormais bouclés dans le camp Kassaï, dans le sud-est de Bangui, les mutins,