Bangui envoyé spécial
L'espoir d'un règlement pacifique de la crise centrafricaine a failli être anéanti hier après-midi, à la sortie du camp Kassaï, l'ultime refuge des mutins dans le sud-est de Bangui. Hésitant, accompagné d'un nombre impressionnant de gardes du corps, le capitaine Anicet Saulet, saint-cyrien de 38 ans et leader de la troisième mutinerie de l'Armée centrafri- caine en moins de huit mois, quitte alors sa tanière, totalement encerclée par les forces françaises. Il se fait arrêter avant d'arriver au carrefour de la prison Ngaragba, de sinistre mémoire du temps de l'empereur Bokassa. Aussitôt, une foule hostile s'agglutine autour du groupe des militaires, mutins et sentinelles françaises confondues. Les habitants du quartier ne peuvent pas entendre ce qui se dit, mais, estimant que l'armée française a choisi le camp du président Ange-Félix Patassé, en s'attaquant dimanche aux rebelles, concluent à une tentative d'arrestation. La colère gronde, des injures fusent.
L'attroupement devient de plus en plus important alors que les soldats français tentent de persuader le capitaine Saulet de monter dans l'un de leurs véhicules d'avant blindé (VAB). Ce que le chef des mutins refuse, moins peut-être pour des raisons de sécurité personnelle que par crainte pour sa crédibilité auprès de ses partisans. Alors que les militaires français ont pilonné les places fortes des insurgés, ont reconquis les quartiers de la capitale que ces derniers contrôlaient depuis plus de sept sem