On se demande pourquoi Laurent-Désiré Kabila, le chef de la
rébellion qui a conquis l'Est du pays, exigeait encore hier de la France, la Belgique, l'Afrique du sud, l'Angola et le Togo qu'ils «retirent immédiatement leurs mercenaires» du Zaïre. Tous, ou presque, démentent participer à la préparation d'une contre-offensive contre Kabila et ses troupes. Jonas Savimbi, le chef de l'UNITA (opposition angolaise) a affirmé hier qu'aucun de ses combattants ne se trouve au Zaïre. La société de sécurité sud-africaine Executive Outcomes est prête à se soumettre à une enquête officielle, juste pour prouver qu'elle ne travaille pas pour Kinshasa. Mardi, Paris réaffirmait ne pas avoir envoyé de soldats français à la rescousse du pays ami, et fronce le nez dès que l'on parle de la présence de mercenaires français sur le sol zaïrois. Tout, plutôt que de prêter à nouveau le flanc à des soupçons sur sa conduite des affaires africaines.
C'est l'ex-responsable de la sécurité personnelle de Mitterrand qui a finalement attrapé la patate chaude. Le Monde, dans son édition du 08 janvier, présentait Alain le Caro, ancien responsable du groupe de sécurité de la présidence comme l'un des Français, au côté de l'ex-gendarme Robert Montoya, chargés par Kinsahsa de recruter une armée de mercenaires. Ces hommes auraient eu pour tâche, selon le quotidien, d'encadrer l'armée zaïroise en déconfiture et de les aider à chasser les rebelles du Kivu. Le lendemain, le quotidien publiait un démenti des deux intéres