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Libération

Irak: l'Onu ferme un camp de réfugiés kurdes

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publié le 14 janvier 1997 à 16h00

Le camp de réfugiés d'Atroush (Irak du Nord), où vivent depuis l'été 1992 environ 15 000 Kurdes de Turquie, sera complètement fermé le 21 janvier par le Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU. Dans un communiqué, le HCR justifie sa décision en affirmant que«le camp est contrôlé par un groupe militant minoritaire qui empêche le bon déroulement des travaux d'aide humanitaire». Il s'agit du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui depuis 12 ans mène la lutte armée contre Ankara dans le sud-est anatolien peuplé en majorité de kurdes. Ce conflit a déjà fait quelques 22 000 morts. En annoncant sa décision aux réfugiés, le HCR leur a proposé de revenir en Turquie ou bien de se disperser ailleurs en Irak du Nord dans la zone kurde. «Leur retour est impossible car ce sont des gens qui avaient fui les bombardements et la répression de l'armée turque qui les accusait d'aider les rebelles du PKK. Ils n'ont nulle part où aller», a annoncé l'Association des droits de l'homme à Istanbul. Les organisations kurdes organisent des manifestations à Duhok, à Genève et à Londres pour forcer le HCR à réviser cette décision. Une personnalité proche du PKK a déclaré que «le camp était un camp civil mais que l'ONU, sous la pression d'Ankara et du PDK ,avait pris la décision de fermer le camp». Le gouvernement turc ainsi que que le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani qui contrôle la région, dénonçaient depuis plusieurs mois un regain des activités politiques et militaires du