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Libération

Au Zaïre, le calvaire continue pour les réfugiés rwandais Environ 300000 personnes sont dans un état sanitaire déplorable.

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publié le 15 janvier 1997 à 15h57

Deux mois après le retour de plus de 500 000 réfugiés au Rwanda, le

calvaire de ceux qui se sont enfoncés dans l'intérieur du Zaïre continue. Chassés des camps de Goma, de Bukavu et d'Uvira par les rebelles du Sud-Kivu, épuisés par des semaines de marche, ils se retrouvent aujourd'hui autour de Kisangani, au nord-ouest, et Kindu, à l'ouest du pays, quasiment privés de toute assistance humanitaire. Leur état sanitaire, et plus particulièrement celui des enfants, est catastrophique, témoignent l'Unicef et Médecins sans frontières (MSF) qui reviennent d'une mission d'un mois dans deux camps qui se sont créés près de Lubutu, à 170 km de Kisangani.

A Tingi-Tingi, 120 000 personnes s'entassent sur le bord de la route, dans la forêt et les marécages. Pour survivre, ils pillent les récoltes des paysans de la région, et la situation entre réfugiés et population locale est extrêmement tendue. Dans ce camp, «vingt à trente personnes meurent chaque jour, et encore ce sont ceux qui sont enregistrés, dit Patrice Duamelle, de l'Unicef. La moitié d'entre eux sont des enfants de moins de 5 ans». Les causes de mortalité: le paludisme, les diarrhées, les infections respiratoires et la malnutrition. Le 25 décembre 1996, un centre nutritionnel installé par l'Unicef recevaient 60 enfants dans un état de malnutrition extrêmement grave; le 12 janvier, on en était à 193. MSF confirme que «la mortalité augmente de façon alarmante. Entre le 18 octobre et le 11 janvier, 380 personnes sont décédées dans